Petit point sur le week-end :
le ministère nippon de la Santé a indiqué dimanche que le niveau de radioactivité dépassait les limites de sécurité dans la région de Fukushima et d'Ibaraki. La contamination de certains aliments, bien au-delà de la zone d'évacuation autour de la centrale, a elle aussi été signalée.
Mais la menace de radioactivité inquiète au-delà du domaine alimentaire. "Les personnes qui étaient présentes au moment où le panache radioactif s’est propagé ont forcément été contaminées, plus ou moins fortement, et notamment par inhalation de ces particules. Pour contourner cette menace, aucun colis alimentaire à destination de la France n’est parti du Japon depuis le 11 mars, selon le ministère de l’Agriculture. Et les contrôles aux douanes ont été renforcés.
Dimanche 20 mars 2011 - Le gouvernement japonais a annoncé dimanche que la centrale de Fukushima ne serait plus jamais utilisée. Si cette décision politique était entérinée par l'opérateur privé Tokyo Electric Power (Tepco), Fukushima deviendrait la plus grande ruine nucléaire du monde, devant Tchernobyl qui ne comptait que quatre réacteurs achevés au moment de l'accident en 1986.
Avant d'être laissée à l'abandon, la centrale de Fukushima 1 doit cependant être remise sous contrôle, le combustible nucléaire qu'elle enferme menaçant d'entrer en fusion et de laisser s'échapper d'importants rejets radioactifs.
Les équipes techniques s'activent depuis des jours pour tenter de relancer les systèmes de refroidissement, hors-service depuis que le tsunami les a privés de courant. Une nouvelle ligne électrique a été tirée jusqu'au réacteur 2, mais de nombreuses vérifications sont nécessaires avant de relancer un à un les équipements.
L'opération "va prendre plus de temps. Nous ne savons pas quand nous pourrons essayer de rétablir les systèmes", a déclaré Naohiro Omura, le porte-parole de Tepco.
En attendant, les sauveteurs multiplient les opérations de refroidissement au canon à eau, intensifiées depuis samedi notamment au pied du réacteur 3, de loin le plus inquiétant, car très endommagé par une explosion et chargé en combustible MOX, un mélange d'oxydes d'uranium et de plutonium dont les rejets sont particulièrement nocifs.
Lundi 21 mars 2011 - A 15H55 (heure japonaise), nous avons reçu un rapport de la centrale indiquant qu'une fumée grise s'échappait du toit du réacteur 3. Nous avons ordonné l'évacuation des ouvriers qui se trouvaient à proximité", a déclaré un responsable de Tepco.
Le réacteur 3 a subi les plus lourds dégâts après le séisme et le tsunami du 11 mars: le toit du bâtiment supérieur a été entièrement détruit par une forte explosion la semaine dernière en raison d'une accumulation d'hydrogène consécutive à des opérations de dépressurisation.
Le Premier ministre Naoto Kan a déclaré lundi que les efforts entrepris pour stabiliser la situation de la centrale permettaient de progresser, lentement mais de façon régulière.
Les six réacteurs ont ainsi été connectés à l'alimentation électrique, mais les équipements doivent être testés par les techniciens avant d'être alimentés, pour éviter un court-circuit. Selon la télévision publique NHK, ces vérifications pourraient encore prendre deux à trois jours.
Le système de refroidissement du seul réacteur 5, à l'arrêt pour maintenance lors du séisme et qui n'a pas subi d'explosion, fonctionnait normalement lundi.
"Il est possible que certains équipements puissent fonctionner aujourd'hui, comme par exemple le système de climatisation et de ventilation", a-t-il expliqué.
La population restait néanmoins en alerte, notamment les 35 millions d'habitants de la région de Tokyo qui craignaient que le vent du nord soufflant sur la centrale ne charie des substances radioactives jusque dans la capitale, 250 km au sud-ouest.
Le gouvernement tente de rassurer la population, en répétant que le niveau de radioactivité présent dans la pluie, l'eau du robinet, ou dans certains aliments autour des réacteurs endommagés par le séisme et le tsunami ne menace pas la santé.
Sur la côte Pacifique du nord-est, dévastée par un énorme séisme de magnitude 9 et par un tsunami de plusieurs mètres de haut, les sauveteurs poursuivaient leurs efforts, malgré des pluies en matinée, pour tenter de retrouver des survivants, bien que les espoirs soient quasiment nuls dix jours après la catastrophe.
Le bilan, toujours provisoire, approchait les 22.000 morts et disparus, dont 8.649 décès confirmés par la police.
Le mauvais temps a aussi contraint M. Kan à renoncer à une visite dans la ville meurtrie d'Ishinomaki, où ont été miraculeusement retrouvés dimanche une femme de 80 ans et son petit-fils de 16 ans, après neuf jours passés sous les décombres de leur cuisine à se nourrir de yaourts, de gâteaux, d'eau et de sodas.
En attendant la remise en service des équipements de la centrale, les soldats et les pompiers continuaient d'asperger les réacteurs au canon à eau, afin de refroidir le combustible et éviter le rejet de quantités importantes de radioactivité dans l'atmosphère.
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