Saint Seiya, à l'origine, c'est une série créée en 1986 par un mangaka qui avait déjà connu un succès retentissant avec son manga sur la boxe "Ring ni Kakero", j'ai nommé Masami Kurumada.
Si c'est bien sur un ring que débute Saint Seiya, cette dimension s'efface bientôt au profit d'une épopée mêlant combats titanesques, armures diverses et références mythologiques comme astronomiques. Le succès est incontestable et la série talonne de près Dragon Ball niveau vente. C'est d'ailleurs ensemble qu'on les découvre en France avec le Club Dorothée, accompagnés de quelques autres incontournables comme City Hunter.
Le manga paraît pendant 5 ans pour un total de 28 volumes et 3 parties : le Sanctuaire, Poséidon et Hadès. Il se voit adapté en anime avec 3 saisons : le Sanctuaire, Asgaard (un inédit animé inspiré d'une nouvelle, histoire de laisser Kurumada avancer dans son histoire) et Poséidon. Hadès en revanche n'est pas adapté à l'époque car le succès commence à décliner.
Du point de vue scénaristique, rien de bien sorcier : Athéna est en danger et ses fidèles chevaliers, Seiya en tête, font tout pour la sauver. Et le dessin de Kurumada n'est pas non plus sensationnel, et c'est d'ailleurs plus le character design d'Araki Shingo qui marque les esprits... Difficile, dès lors d'expliquer le succès de la série, pourtant indéniable. Peut-être Kurumada a-t-il su trouver l'alchimie idéale? Toujours est-il que la série est restée culte pour bien des fans, que ce soit le manga ou l'anime, qui a bien aidé à ce succès d'ailleurs, avec notamment des musiques tout bonnement géniales.
Toutefois, l'histoire aurait pu en rester là, et après cinq ans de bons et loyaux services, on croyait Seiya mort et enterré... C'était sans compter sur les fans et leur nostalgie. La légende veut que tout soit (re)parti du français Jérôme Alquier. Comme beaucoup de petits français élevés au Club Do, il garde une tendresse particulière pour ces séries de son enfance. En grandissant, il découvre le manga de Saint Seiya (éditions Kana) et surtout le chapitre inédit Hadès. Il se prend alors à rêver d'un adaptation animée et réalise même une sorte de clip dans cette optique, en utilisant les musiques des OST Hadès parues au Japon.
Il paraît que c'est de là que, tel le Phoenix Ikki, Saint Seiya est rené de ses cendres. (La rédactrice de ces lignes n'a jamais pu s'en assurer mais la large diffusion du clip, entièrement en japonais, sur internet rend la chose envisageable). Dès lors la Saint Seiya Mania a refait surface et la série jusqu'alors culte est devenue mythique! Car non seulement l'adaptation tant attendue du chapitre Hadès a été annoncée, mais d'autres projets ont été mis en place.
Un film inédit a été produit : "Saint Seiya : TenKai Hen Josou Overture", qui, sur le modèle des autres films, propose une histoire inédite avec d'autres dieux de la mythologie (en l'occurrence Artémis et Apollon). Mais surtout trois nouveaux manga ont eu tôt fait de voir le jour : "Saint Seiya Episode G" (Panini Manga), scénarisé par Kurumada et dessiné par Megumu Okada; "Saint Seiya : Lost Canvas" (Kurokawa), dessiné par Shiori Teshiragi avec toujours papa Kurumada pas très loin; et enfin "Saint Seiya : Next Dimension" (inédit en France) par le maître lui-même.
"Saint Seiya Episode G" se situe un peu avant le manga originel puisqu'il s'agit de la jeunesse des chevaliers d'or (G pour Gold), avec pour héros Aïolia, le chevalier du lion. Athéna a déjà été emmenée par le chevalier du sagittaire (le frère aîné d'Aïolia) et les jeunes chevaliers d'or ignorent pour la plupart la vérité qui se cache derrière cet événement. Mais ils n'ont guère le temps d'y penser puisque les titans attaquent le sanctuaire... Le dessin de Megumu Okada est particulier mais pas désagréable. Il est très fouillé, avec une pléthore de détails qui font que les armures prennent une autre dimension (en ce sens il fait honneur à Kurumada qui excelle dans la conception d'armures toujours plus élaborées). D'abord surprenant, ce graphisme différent peut choquer ou séduire. Si Okada a des soucis avec certaines proportions, il s'en sort toutefois honorablement et offre même un travail excellent sur certains personnages comme Aldébaran du Taureau. L'histoire est dans un esprit similaire à "Saint Seiya" puisque c'est le même Kurumada qui est aux commandes. Comme elle se passe avant, la lecture de la série originelle n'est pas nécessaire, mais elle permet d'apprécier plus certains détails. C'est notamment un pur régal pour le lecteur initié d'ouvrir le premier volume et de retrouver le sanctuaire en couleurs.
"Saint Seiya : Lost Canvas" est le tribut d'une fan à l'auteur. Autorisée par Kurumada, la série est supervisée de plus loin dès le départ. Elle se passe au XVIIIe siècle et met en scène la guerre sainte évoquée dans le manga originel. Son héros Tenma est remarqué par Dohko de la balance et devient chevalier de Pégase, tandis que son meilleur ami devient le vaisseau d'Hadès et donc son pire ennemi... Shiori Teshirogi a elle aussi son propre style, très distinct de la patte Kurumada. Certaines de ses illustrations aux tons pastels peuvent faire penser à Shin Takahashi ("Larme Ultime", "Fragment"...), mais pour Saint Seiya elle adopte plus de couleurs vives et tranchées. pari réussi puisque les fans sont ravis !
"Saint Seiya : Next Dimension" enfin se passe à la même époque que "Lost Canvas" mais apparemment offre une histoire parallèle plus centrée sur Shion du Bélier et Dohko de la Balance. Pour le moment, la série n'a pas été annoncée en France, mais au vu du succès de Saint Seiya dans nos contrées, il ne semble pas vain d'espérer la voir adaptée un jour.