Pouvez-vous nous présenter "Dereden"
Edith : Je tiens le poste de chanteuse et parolière du groupe, parfois compositrice, pour les ballades telles que Futari no kodoku. J'ai 17 ans et je vis dans les Yvelines. Aucun des membres de Dereden n'a choisit de nom de scène japonais, nous tenons à nos racines françaises malgrès notre attirance pour le Japon et sa langue.
Sylvain : Je suis le guitariste lead et compositeur de la majorité des riffs de Der, j'ai 17 ans et je vis dans les yvelines.
Jonathan : Je suis le bassiste de Dereden, mes 16 ans font de moi le plus jeune du groupe et j'habite la région parisienne, comme la plupart d'entre nous. Je m'occupe également de la composition de certains des nos derniers morceaux à la guitare. Je pense que l'on peut considérer le diminutif "Jo" comme mon nom de scène, puisqu'il s'agit du surnom que ceux qui nous accompagnent semblent avoir adopté...
Eric : Je suis le guitariste rythmique du groupe, j'ai 18 ans et je vis dans la région parisienne. J'ai choisi "Rirou" comme nom de scène, surnom habituellement donné par mes amis.
Alexandre : Je suis le batteur de Dereden, j'ai 23 ans et je viens de Picardie ! La voiture, c'est pratique quand tous les autres membres du groupe ont eu la charmante idée d'habiter la région parisienne ...;
Comment vous êtes vous rencontrés ? Comment s’est créé le groupe ?
Edith : Dereden s'est formé sur l'idée originale de notre ancien bassiste, Pierre, et de Sylvain, qui m'ont contactée au lycée pour me demander si je voulais devenir batteuse dans un futur groupe de punk ( rires ). Finalement, on a opté pour un style plus métal, le j-rock plaisant aux uns comme aux autres, et le punk ne m'attirant personnellement pas spécialement...
Sylvain : On a cherché un batteur pendant 6 mois environ, jusqu'à ce qu'Edith puisse joindre Alexandre, son cousin, amateur de J-rock depuis une dizaine d'années...
Alexandre : Quelques mois après mon arrivée, Pierre a décidé de quitter le groupe, remplacé quelques temps plus tard par Jo , un ami de longue date de Sylvain ( qui est entré dans le groupe une semaine avant notre premier concert, ce qui lui a laissé très peu de temps pour apprendre la playlist et trouver des bonnes lignes de basse ... ). Nous avions fait passer une audition à Eric une semaine auparavant.
Eric : J'ai rejoint le groupe grâce à Sylvain qui m'a proposé de passer cette fameuse audition et satisfait les différents membres du groupe.
Quelles sont les origines du nom « Dereden» ?
Edith : C'est un des noms que nous avions retenu parmis ceux que j'avais trouvé à l'époque où Pierre jouait encore avec nous, et celui que Sylvain et moi préferions.
Sylvain : Le mot "eden" nous tenait à coeur, car il instaure, de mon point de vue, l'image d'un voyage vers un endroit inconnu, dont on rêve tous, et qui nous transporte. Le suffixe "Der" a été ajouté pour renforcer le côté un brin brutal de notre musique. Les sonorités à la fois douces et accrocheuses de ce nom nous ont tous séduit et représentaient assez bien l'univers du groupe.
Comment définissez-vous votre musique et son univers? Quel message souhaitez-vous faire passer à travers elle ?
Sylvain : Nous aimons la fusion de différentes ambiances, nous n'avons donc pas de style défini, juste des influences diverses qui permettent de donner naissance à un univers bien particulier, mélant le côté mélodique du chant à des riffs de guitare qui accrochent, de manière à ce que cela forme un tout qui trotte dans la tête.
Edith : Mes textes restent ancrés dans un univers assez sombre, et beaucoup de métaphores et d'images camouflent leur véritable sens ; je les écris de manière à ce que seuls les gens aptes à les comprendre ( pas spécialement parce que le japonais n'est pas une langue parlée par beaucoup en dehors de leur pays, mais plus parce que la "philosophie" très spéciale de mes paroles reste assez floue pour beaucoup. ) puissent en saisir le sens. Petite précision, j'ai décidé de parler de moi majoritairement au masculin, ce n'est pas une erreur due à la barrière linguistique, c'est parfaitement fait exprès, une de mes fantaisies... Le message diffère selon l'ambiance dominante du morceau. Si vous comprenez ce que j'essaye de vous dire, c'est que vous avez l'esprit aussi tordu que moi (rires) !
Quelles sont vos influences musicales en matière de J-music?
Edith : Personnellement, mes influences sont diverses; je m'intéresse à des groupes tels que Rentrer en soi, D'espairsray, Death Gaze ou encore heidi, cependant mon gros coup de coeur reste Dir en grey, mon groupe préféré depuis quelques années.
Sylvain : J'apprécie beaucoup les groupes Girügamesh, Death Gaze, heidi, X Japan, 12012 et Dir en grey. Même si Rirou, Jo et moi venons avant tout du métal occidental, le j-rock et le visual kei sont loins de nous laisser indifférents.
Eric : J'ai découvers la J-music avec mon entrée dans Dereden, et Edith m'ayant carrément fait crouler sous les CDs de dir en grey, je dois admettre apprécier ce groupe (rires).
Jonathan : Edith m'a aussi bassiné avec Dir en grey, dont j'apprécie particulièrement le dernier album, Uroboros. Je suis donc très influencé par ce groupe, depuis peu.
Alexandre : Je reste avant tout très influencé par les racines et les débuts du Visual kei, et connais plusieurs centaines de groupe de rock japonais, étant bercé pas leur musique depuis longtemps.
Edith : Je n'arrive toujours pas à comprendre qu'il réussisse à connaître autant de groupes sans se mélanger les pinceaux entre tous les noms, les dates de sorties des albums et même l'ordre de leurs playlists !
Pouvez vous nous expliquer comment vous composez vos chansons, quels sujets vous inspirent ?
Sylvain : Chacun de nous propose des idées au cours de nos répétitions, principalement ceux qui maîtrisent un instrument à corde. L'inspiration est capricieuse et peut venir à n'importe quel moment. Nous mettons ensuite les choses à plat et nous efforcons de rester à l'interieur de notre univers, même si nos influences restent très différentes les unes des autres. L'important, c'est le rendu final, l'ensemble. Si un riff sort un peu trop de notre ambiance, nous le supprimons. C'est d'ailleurs parfois un sujet très délicat, car nous ne sommes pas forcément d'accord...
Edith : En même temps, 5 personnes ne peuvent pas toujours penser de la même manière et les conflits sont donc inévitables. Pour les textes, je mets énormément de moi-même, même si je fais disparaître cela sous un flot d'images. Je m'inspire de ce que j'ai vécu, des problèmes que tout le monde rencontre au fil de l'existence, des changements et des fatalités, de l'ignorance, de la perversion et des idéaux, de l'intolérance et de la bêtise de certaines personnes, également de certains faits qui ne pourront jamais être ignorés.
Jonathan : Je cherche avant tout à trouver des lignes de basses qui restent dans l'esprit du morceaux tout en cherchant à faire dans l'originalité.
Alexandre : J'aime bien mettre mon petit grain de sel malgrés ma position, qui ne permet malheureusement pas de participer à la composition des morceaux. Je fais profiter de mon expérience en matière de j-music aux autres, ce qui n'est, je pense, pas pour leur déplaire !
Vous chantez essentiellement en japonais, pourquoi avoir choisi cette langue par rapport à une autre ? Qu’est ce qui vous attire dans ce pays ?
Edith : C'est un peu moi qui ai imposé la langue, Sylvain ayant vite capitulé (rires). Aucun de nous ne trouve ça plus étrange à présent. Il me paraissait normal de traduire mon amour pour la culture japonaise au travers de mes paroles, et c'est un veritable plaisir pour moi de chanter en japonais, le découpage en syllabes rendant autrement plus aisé la recherche de mélodies. J'ai toujours, personnellement, aprécié le Japon, et la découverte de groupes tels que Dir en grey n'a fait qu'arranger les choses ! Et puis, je trouve que c'est une langue particulièrement mélodique malgrés ces foutus préjugés déplacés, et qui sonne très bien lorsqu'elle est accompagnée de musique.
Sylvain : Pour moi, le fait que les paroles soient en japonais constitut un véritable lien entre deux cultures : nos racines françaises mélangées au respect et à l'admiration que nous avons pour la culture de ce pays. Nous essayons par dessus tout de briser les idées toutes faites des gens sur les orientaux et nous efforcons d'ouvrir l'esprit un peu trop fermé musicalement qu'est celui des français.
Parmi vos titres quels sont ceux qui vous tiennent plus à cœur et pourquoi ?
Sylvain : Je tiens énormément à Kako no hitsugi, composé lors de notre toute première repetition, lorsque nous n'avions pas encore de batteur. Ce morceau a eu beau être composé en moins d'une heure, il reste un de mes préférés. Il a une certaine valeur sentimentale, et me rappelle le tout début du groupe, la découverte de nous même à l'état brut. Cette composition, c'est avant tout le début d'une aventure qui, nous l'espérons tous, durera longtemps.
Edith : C'est une question plutôt difficile, car nous sommes tous d'accord pour dire que nos morceaux nous tiennent tous à coeur... J'ai cependant tendance à m'attacher à des morceaux comme Mad god ou The prayer pour leur force et leur côté décalé, mais je dois avouer apprécier particulièrement Feed me ( un morceau dans l'esprit de Mad god et The prayer, avec des passages en ternaires et des changements de rythmes un peu partout ), risou no kage ga gake ni kudakareru ( une ballade au nom, je l'avoue, imprononçable ) et Requiem for a silly and unhealthy mind ( autre ballade psychedélique composée par Jo ), que ceux qui nous suivent et nous soutiennent auront, je l'espère, bientôt l'occasion de découvrir.
Eric : Ma préférée est sans conteste kako, pour sa ligne simple mais mélodique. Bien qu'arrivé dans le groupe après la composition de ce morceau, elle reste ma favorite. J'aime bien sûr les autres, mais ma préférance revient à kako.
Alexandre : Petites préférences pour Mad god et The prayer qui sont les morceaux qui resprésentent pour moi le mieux l'esprit du groupe.
Jonathan : Idem. Ces deux-là bougent bien. Le public les apprécient parce qu'elles permettent de se défouler.
Que pense votre entourage de votre passion ?
Edith : Nos amis communs nous soutiennent par dessus tout, même ceux qui n'écoutent pas de j-rock ni de Visual kei à la base. Ca fait vraiment plaisir de voir qu'au delà de nos choix musicaux, notre âme ressort assez dans nos compositions pour permettre aux gens de comprendre notre musique sans pour autant en avoir étudié les fondations. Pour la famille, c'est déjà plus difficile... c'est toujours étrange de voir quelqu'un qu'on a toujours connue sage et réservée sous un jour incontestablement différent. Ils se demandent où sont passé la féminité et l'élégance, mais ça reste vivable (rires) !
Jonathan : Nos amis nous suivent, et la famille étant dans la musique de mon côté, cela ne pose pas trop de problèmes.
Sylvain : Nos premiers fans nous sont très fidèles, et cela au fil des morceaux. Je pense pouvoir affirmer qu'ils sont fiers de nous. Après, il est difficile de jouer dans un groupe de métal lorsque tout le reste de la famille baigne dans le classique ! Ils nous soutiennent malgrés tout.
Dereden a-t-il eu déjà eu l’occasion de se produire en concerts ? Si oui comment avez-vous vécu ces premières scènes ainsi que la rencontre avec le public ? Comment préparez-vous, ou souhaitez vous réaliser, vos prochains live ?
Edith : La "rencontre" avec le public n'en était pas réellement une à proprement parler, puisque les deux seuls concerts donnés par le groupe se sont déroulés à l'occasion de l'emergenza, un festival français dont le but est de faire passer des étapes à un groupe suite à un vote à main levée, le public étant composé principalement des proches des membres... Nous sommes cependant très heureux d'y avoir participé, cela nous a assuré de la fidélité grandissante de nos fans, et espérons juste continuer sur la même voix. Il est cependant vrai que nous apprécierions de faire des lives avec d'autres groupes français influencés j-rock comme Closer, Lyre ou encore Atomsk. Je puis cependant affirmer que faire de la scène est un véritable rêve, ce qui nous donne envie de poursuivre par dessus tout !
Quels sont vos projets ?
Sylvain : Nous devrions sortir une démo dans peu de temps, fin février, début mars peut-être... Nous avons pour objectif de faire de cette année 2009 une année propice et prospère pour le groupe, travailler de nouvelles compos, re-travailler les anciennes, donner à nouveau le meilleur de nous mêmes sur scène et en studio, travailler, travailler, travailler... Pour nous 5, ça sera l'année Dereden, on fera tout pour ça
Un mot pour vos fans actuels et à vos futurs fans.
Edith : Merci de nous avoir soutenus jusqu'ici, merci d'avoir crié au Gibus, merci des photos et vidéos prises, merci de vos coups de pub... Merci d'être là, tout simplement ! Et pour nos futurs, prenez le temps d'écouter un petit groupe français, fans de j-rock; prenez le temps d'écouter un petit groupe qui chante en japonais, fans de rock occidental, et laisser glisser les préjugés au dessus de vos têtes !
Sylvain : Continuez à nous soutenir, rien ne nous fait plus plaisir que de vous voir sourire !
Jonathan : Merci d'être là, acceptez la fusion des cultures et laissez vous bercer, emporter dans notre univers décalé !
Eric : Merci à tous de nous avoir fait un tel accueil au Gibus, en espérant que ça ne change jamais !
Alexandre : Merci de donner vie à ce projet, n'oubliez pas que sans vous, nous ne sommes rien qu'un petit tas de musiciens au chômage, et merci de nourrir notre plus grand bonheur, on promettra de le laisser grandir et prendre toute la place dans notre vie !
Myspace :
www.myspace.com/dereden
L'équipe d'Asia-Tik.com remercie Dereden de nous avoir accordé cette interview