La jeunesse japonaise est souvent remarquée pour l’excentricité de certains modes vestimentaires et de certains comportements. Le terme sweet lolita désigne ces jeunes femmes qui choisissent de se vêtir comme des poupées et s’attachent à des accessoires enfantins. Grimés en leurs idoles de manga, les jeunes japonais déclinent les identités virtuelles aussi facilement que les costumes de cosplay. Amusements anodins et marginaux de la jeunesse urbaine ? Echappatoire ludique d’une société toujours plus exigeante à l’égard de ses jeunes gens ? Nostalgie de l’enfance ? Ou encore jeu de séduction s’appuyant sur le fantasme de l’écolière et le fétichisme de son uniforme ? Comment comprendre ces phénomènes qui mêlent la mode à des interrogations plus inquiètes sur le monde des adultes ? Comment les situer dans l’univers culturel du Japon d’aujourd’hui ?

 

C’est ce que va tenter de nous faire comprendre Charlène Veillon, attachée à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. En charge notamment de l’organisation de festivals en Europe sur l’art contemporain nippon, elle assure de nombreuses interventions sur la « pop culture » contemporaine japonaise.