Réservé à un public averti - Interdit aux moins de 18 ans
De l’art de découper un homme en lui procurant une extase infinie à l’origine de l’invention du papier toilettes en passant par le club des adorateurs d’excroissances corporelles monstres, ces 13 carnets de massacre sont autant d’explorations de pulsions sexuelles obsessionnelles et extrêmes. Vibrant hommage à Edogawa Rampo, l’inventeur du genre ero-guro (contraction d’érotique-grotesque) ce manga hors normes joue d’un Japon médiéval fantasmé, et crée des situations aussi absurdes, qu’incongrues, permettant de donner libre cours à l’imagination sans limites de Shintaro Kago. Carnets de massacre est le premier ouvrage de Shintaro Kago à être publié en France.
Avant de rentrer dans "le vif du sujet" une petite explication s'impose. Shintaro Kago fait parti des spécialistes d'un style s'appelant l'Ero-Guro, ce mouvement est en fait un mélange d'érotisme et de scènes macabres voir gore. Voila ce que nous propose les édition Imho avec Carnets de massacre, ce titre qui ne peut être mis entre toutes les mains, est un reccueil de plusieurs recits erotico-horrifiques à glacer le sang. Effectivement on ne peut rester insensible après la lecture de celui-ci puisque une ambiance malsaine reigne tout au long des différentes histoires. Il faut bien avouer cette ambiance a été créée volontairement par Shintaro Kago et il y arrive avec brio. Carnets de massacre réunit donc 13 contes et le tout premier Iwa & Iemon rentre très rapidement dans le sujet dès les premieres pages narrant l'histoire d'un mari ayant pour projet de tuer sa femme afin de reprendre l'affaire familiale (cette histoire étant en fait un pastiche de Yotsua kaiden repris plusieurs fois au cinéma). Ce récit donne très vite le ton et donne un exemple parfait de ce qu'est l'Ero-Guro. Les recits se lisent très facilement et nous plonge dans un monde étrangement envoutant. L'édition que nous propose les éditions Imho est de qualité. Au final Carnets de massacre risque de marquer les esprits à travers ses histoires melangeant scènes horrifiques et scènes erotiques (soyons franc même plutôt des scènes pornographique). Une chose est sûre pour une premier oeuvre adaptée en France, celle-ci risque de faire parler d'elle. Plus poussé qu'un recit de Junji Ito, Carnets de massacre attirera les fans de ce genre de manga, les autres passeront leur chemin certainement par peur de découvrir certaines scenes marquantes des différents récits. Carnets de massacre arrive finalement à faire son travail, nous rendre quelque peu mal a l'aise et il le fait très bien. Une oeuvre pour public averti qui mérite d'être découverte.
Remerciements aux éditions IMHO pour nous avoir fourni ce tome.
© by Kago Shintarô / Ohta Publishing