Louis Vuitton publie en mai 2014 deux nouveaux titres dans sa collection de carnets de voyage illustrés par des artistes du monde entier. Cette fois , c’est au tour du célèbre mangaka japonais Jirô Taniguchi de composer une histoire au coeur de Venise tandis que l ’auteur de bandes dessinées italien Lorenzo Mattotti dépeint sa découverte du Vietnam . À la fois carnets de route et livres d’artistes, ces deux nouveaux livres s’accompagnent d’expositions des dessins originaux à Venise (ESPACE LOUIS VUITTON VENISE) et à Paris (Galerie Martel).
La collection « Travel Book » éditée par Louis Vuitton invite au voyage, qu’il soit mobile ou immobile, nourri du plaisir de l’évasion intellectuelle ou émotionnelle. Au fil des pages, les oeuvres d’artistes de renom et de jeunes talents racontent les villes et les pays parcourus, leurs chemins escarpés et leurs architectures rectilignes, les lumières, les jours et les vies qui s’y déploient. Héritiers des « Carnets de voyage » Louis Vuitton qui ont saisi durant près de vingt ans les aventures urbaines d’une poignée d’illustrateurs et aquarellistes, les « Travel Books » proposent une nouvelle vision du départ. Une vision contemporaine, où l’on explore aussi bien les mégalopoles sans sommeil que les contrées sauvages et lointaines.
Une vision inédite, où l’on ose croiser les cultures en confrontant le regard des artistes à des mondes qui ne leur sont en rien familiers. Paris vue par le Congolais Chéri Samba, l’île de Pâques sous le trait de l’Américain Daniel Arsham, New York dépeinte par le Français Jean-Philippe Delhomme ou encore Londres contemplée par la jeune Japonaise Natsko Seki, Venise sublimée par l'illustre mangaka Jirô Taniguchi, le Vietnam revisité par l'Italien Lorenzo Mattotti : chaque artiste part à la rencontre d’une histoire qu’il n’a jamais écrite. Son oeil s’aiguise, piqué par la surprise de l’inconnu ou stimulé par le plaisir de la redécouverte. Le lieu devient page blanche, vierge de tout repère. Les points de vue se transforment alors en véritables propos, à la fois narratifs, tendres, pittoresques, voire satiriques.
Au-delà de la vocation iconographique de ces carnets de route, la collection souligne la richesse des horizons esthétiques que recèle l’art actuel. Les univers créatifs proposés répondent d’ailleurs à une même exigence de diversité : au cours de leurs voyages, ces artistes venus du monde entier choisissent librement leur mode d’expression.
Le dessin, la peinture, le collage, l’art contemporain, l’illustration, la bande dessinée ou le manga sont autant de prismes à travers lesquels retranscrire leurs regards sur l’ailleurs. Figuratives ou plus épurées, les oeuvres originales nées de ces voyages font l’objet, pour certaines d’entre elles, d’une démarche d’acquisition de la part de la Maison Louis Vuitton. Elles intègrent ainsi le fonds d’oeuvres d’artistes contemporains que constitue le malletier, enrichissant cette collection par la diversité des visions convoquées.
Pour chaque titre, un tirage de tête de cinquante exemplaires numérotés et signés par l’artiste est disponible dans une sélection de magasins Louis Vuitton.
La carrière de Jirô Taniguchi :
Jirô Taniguchi est né en 1947 dans le sud du Japon, dans la petite ville de Tottori, célèbre pour ses dunes. Son père, tailleur, travaille à la maison, tandis que sa mère exerce divers petits métiers à l’extérieur. De son enfance, provinciale et sereine, il puise la source de son inspiration intimiste. Fervent lecteur de mangas, il découvre à l’adolescence le gekiga, dont le style réaliste influencera fortement son évolution artistique. Formé aux différents styles de récits dans les ateliers de ses aînés, Kyûta Ishikawa puis Kazuo Kamimura, il fera ensuite partie de ces créateurs qui, à l’instar de Katsuhiro Ôtomo ou Hayao Miyazaki, sauront toucher un large public à l’étranger. Taniguchi ouvrira ainsi les portes du manga à tout lecteur sensible à l’universalité des sentiments de ses personnages.
Parmi ses plus beaux livres, on trouve Quartier lointain (1998), où le héros retourne sur les pas de son enfance dans le Japon provincial. Cet album a remporté au Festival d’Angoulême en 2003 l’Alph’Art du meilleur scénario et a été adapté au cinéma en 2010 par Sam Garbarski. Le Journal de mon père (1994), où sont dépeints l’incendie de sa ville natale et la ruine des siens, compte aussi au nombre de ses chefs-d’oeuvre. Qu’ils soient oniriques ou historiques, tels que Au temps de Botchan (1987–1996), ses récits sont toujours empreints d’une profonde sensibilité et d’une grande poésie, racontant souvent des petits riens, des plaisirs délicats, comme dans L’homme qui marche (1991) ou Le Gourmet solitaire (1996), des incertitudes, des moments infimes et tendres, sans outrance. L’harmonie du récit, subtile, mêle à ces raffinements une certaine nostalgie. Ici s’exprime l’essence même du mono no aware, la « beauté poignante des choses fragiles » si chère à Kawabata.
Passionné de bande dessinée franco-belge, Jirô Taniguchi est fréquemment dit « le plus européen des auteurs de manga », et parmi ses nombreux frères d’élection, il cite Bilal, Crespin, Micheluzzi, Giardino, et surtout Moebius, avec lequel il signe l’album Icare (2000).
L'exposition :
Les dessins originaux de Jirô Taniguchi pour le Travel Book Venise seront exposés au magasin Louis Vuitton de Venise (Espace Louis Vuitton Venezia, Calle del Ridotto, 1353, 30124 Venezia), de juin à novembre 2014. En regard de son travail, cette exposition, présentera également des clichés du photographe
Mariano Fortuny (1871–1949) sur Venise.
Plus d'informations sur le site de Louis Vuitton : http://www.louisvuitton.fr